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L’ostéopathie pour vos compagnons : oui ça fonctionne !

J’ai découvert les bienfaits de l’ostéopathie sur moi-même durant mes études à la suite des subluxations récidivantes de l’épaule. Diplômée en médecine vétérinaire en 2007, je me suis donc rapidement formée à l’ostéopathie animale durant deux ans à l’AVETAO.  Voulant améliorer encore les soins à mes patients, je me suis également formée en acupuncture. Ces médecines « dites douces » peuvent apporter un réel plus à vos compagnons, que ces derniers soient sportifs ou non. J’essaierai dans le présent article de vous expliquer ce qu’est l’ostéopathie et comment cela fonctionne ainsi que de dresser une liste non-exhaustive des indications de l’ostéopathie mais également de ses limites.

 

1. Définition de l’ostéopathie

L’ostéopathie est une médecine manuelle holistique, c’est-à-dire qui prend en considération le corps dans son ensemble, la continuité des structures entre elles et leurs interactions avec l’environnement. Elle ne soigne pas un symptôme mais en recherche la cause par différentes manipulations. C’est une médecine manuelle dont le but est de rééquilibrer le corps en levant les blocages qui ont une répercussion directe sur le fonctionnement corporel tant au niveau mécanique qu’au niveau viscéral. Grâce à ses mains, le thérapeute écoute le corps pour déceler la présence de contractures, de chaleur, dissymétrie, anomalie de mouvement …. Il pose alors un diagnostic ostéopathique et ensuite pratique le traitement adéquat afin de rendre au corps toute  sa mobilité et ainsi toutes ses capacités d’auto-guérison et toutes ses capacités en matière de performance. Le traitement s’applique à 90% sans force. Ce dernier n’est pas imposé mais proposé.

2. Histoire de l‘ostéopathie

Le père fondation de l’ostéopathie est le docteur Andrew Taylor Still en 1874. Il se rendit compte que les possibilités thérapeutiques allopathiques de l’époque étaient limitées et parfois décevantes. Grâce à ses recherches, il découvre que de nombreuses maladies sont causées par des pertes de mobilités ou des blocages articulaires, musculaires, tissulaires ou organiques. Il établira des principes dont nous parlerons plus loin et créera en 1892 « l’American School of Osteopathy ». 

Par la suite, William Garner Sutherland se forma à l’école du docteur Still et concevra le Mouvement Respiratoire Primaire et la thérapie crânio-sacrée. La pratique de l’ostéopathie s’est ensuite répartie mondialement et ne cesse d’évoluer.

Il faudra attendre les médecins vétérinaires Dominique Giniaux et Francis Lizon pour voir les techniques ostéopathiques humaines transposées en médecine vétérinaire et ce en 1970.

L’ostéopathie est une thérapie assez récente devant être affinée et développée en permanence.

 

3. Techniques ostéopathiques

Différentes techniques sont utilisées pour le traitement mais leur principe et leur but restent les mêmes : apprécier les restrictions de mobilité et les résoudre manuellement. Le choix de la technique manipulatoire dépendant du type de dysfonction, du praticien et de l’animal.

  • Crânio-sacrées

  • Faciales

  • Structurelles : permet de résoudre manuellement les obstacles mécaniques à la circulation.

  • Viscérales

  • Énergétiques

  • MRP (mouvement respiratoire primaire)

 

 

Remarques importantes :

  • L’ostéopathie se pratique dans les limites physiologiques. Lorsqu’il y a luxation, rupture ligamentaire entre autre, ce n’est évidemment pas du ressort de l’ostéopathe mais de médecine allopathique et voire de la chirurgie. D’où l’importance de choisir un thérapeute qui aura la formation adéquate pour faire la différence.  Il faut distingue la lésion au sens médical où il y a perte de l’intégrité de l’organe et dysfonction ostéopathique dans laquelle le problème est fonctionnel car les structures sont intactes mais ne fonctionnent pas correctement.

  • De même, l’ostéopathe ne remet pas une « vertèbre déplacée ». Il y a alors atteinte structurelle. Il s’agit de lever la contracture des muscles profonds entraînant une restriction de mobilité de cette vertèbre. L’ostéopathe ne remet pas une vertèbre déplacée mais libère une vertèbre qui était bloquée dans son mouvement.

  • Plusieurs techniques manipulatoires existent. Il n’y a aucune obligation de faire « craquer » une vertèbre ou une articulation pour la libérer. De même, entendre un « craquement » ne signifie pas obligatoirement que la vertèbre en dysfonction est libérée. L’ostéopathe doit vérifier que c’est bien le cas. Pensez aux personnes qui font « craquer » volontairement leurs articulations. Ces derniers font-ils de l’ostéopathie ? Bien sûr que non.

 

4. Grands principes de l’ostéopathie

  • Unité du corps : « Le corps est un tout ». Le corps est une unité fonctionnelle dans laquelle tous les systèmes interagissent, au niveau physique, psychologique et mental. Un déséquilibre dans une partie de l’organisme aura inévitablement des répercussions ailleurs. Quand toutes les parties du corps sont en ordre, en harmonie, nous avons la santé. Quand elles ne le sont pas, c’est la maladie.

  • Interdépendance de la structure et de la fonction : Pour qu’une fonction de l’organisme soit effectuée, il est nécessaire que la structure soit en état de produire son rôle. Un animal ne peut pas fonctionner normalement si ses structures de maintien ont perdu leur mobilité.  Mais l’inverse est également vrai. Par exemple, un chien bien travaillé sera musclé de partout et un chien mal travaillé sera mal musclé.

  • Capacités d’auto-guérison du corps : Le corps va toujours tenter de s’adapter. Il fonctionne sur le principe du meilleur équilibre. Lorsqu’un blocage survient, le corps va développer des compensations afin de continuer à fonctionner malgré ces blocages. Plus le temps passe, plus les compensations s’aggravent et restent dans cette « mauvaise position ». Le corps a de grandes capacités d’adaptation mais quand celles-ci sont dépassées, c’est la maladie.  L’ostéopathe replace le corps dans une situation d’équilibre mécanique mais également physiologique en permettant à toutes les structures le composant de jouer leur rôle. Le corps possède en lui les capacités de surmonter la maladie aussi longtemps que les structures et les fonctions demeurent en équilibre.

  • La règle de l’artère est souveraine : La circulation sanguine est nécessaire au bon fonctionnement de l’organe et de l’organisme dans son entier.  Elle permet d’apporter les nutriments aux tissus et organes, d’évacuer les déchets, de protéger le corps contre les agents pathogènes. Le sang véhicule les facteurs de l’immunité. Si l’irrigation est contrariée par une compression mécanique par exemple, il peut y avoir d’importantes répercussions sur la fonction de l’organe. Là où le sang circule normalement, la maladie est impuissante à se développer car notre sang est capable de fabriquer tous les principes utiles pour assurer l’immunité naturelle et lutter contre les maladies.

  • L’atteinte de la fonction précède la dysfonction : La perturbation de la fonction intervient avant la lésion de l’organe. L’ostéopathie est alors une médecine préventive. Le but étant de rendre au corps son harmonie de mouvement et lever les atteintes de la fonction avant que celles-ci n’engendrent une pathologie.

5. Quand consulter ?

 

Contrairement à certaines idées reçues, l’ostéopathie ne se limite pas au système locomoteur. Je vais vous dresser une liste non exhaustive de ce que l’ostéopathie peut apporter à votre animal:

  • Nouveau-nés chez qui la mise-bas représente une épreuve

  • Lors de la croissance afin de lever les nombreuses dysfonctions pouvant survenir chez de jeunes et fougueux animaux et ainsi éviter les troubles de la croissance.  Mais également lorsque votre animal en croissance présente des troubles comme une boiterie intermittente, une démarche chaloupée, …

  • Pathologies locomotrices : boiterie ou  irrégularité, torticolis, lombalgie, parésie, douleurs articulaires et musculaires, arthrose, trauma, accident, …. (il est bien entendu qu’on ne fait pas disparaître l’arthrose par l’ostéopathie mais en levant les compensations, cela permet d’améliorer la qualité de vie de votre compagnon)

  • Pathologies digestives et respiratoires comme des gastrites à répétition, constipation, mégacolon, sinusites, allergies, bronchites, …

  • Pathologies dermatologiques : otites chroniques, plaies de léchage, …

  • Pathologies génitales ou urinaires : absence de retour en chaleur, chaleurs irrégulières ou absentes, incontinence urinaire, ….

  • Troubles neurologiques

  • Changement de comportement

  • Réaction lors du brossage

  • Post-opératoire lors de chirurgies osseuses, ligaments croisés, hernies discales, … L’ostéopathie aidera votre animal à récupérer plus rapidement et de manière plus satisfaisante.

  • Pertes de performances, raideurs ou manques de souplesses chez les animaux de sport

  • Visite lors de changements de saison permettent de rééquilibrer l’organisme. Lever des désordres légers  lorsqu’ils sont encore asymptomatiques permet de garder une meilleure santé car les dysfonctions sont alors levées avant qu’elles n’aient des répercussions au niveau fonctionnel

  • Animal de sport ou de travail : 1 séance par an est importante afin de rééquilibrer votre champion et ainsi de garder ses performances au plus haut niveau.

  • Refus d’obstacle, diminution de souplesse, de vitesse, de précision

6. Comment se déroule une séance ?

La première étape est la collecte d’informations et l’observation de l’animal au repos mais également en mouvement.

La seconde étape comprend la palpation de l’animal, l’établissement du diagnostic ostéopathique déterminant le schéma lésionnel corporel et les manipulations ostéopathiques afin de rééquilibrer votre animal. Cette étape sera éventuellement complétée d’acupuncture.

La dernière étape comprend l’établissement d’un plan de réadaptation personnalisé et d’exercices à effectuer au domicile.

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